6 mars 2013

Comme une écharde...

 
Il faudrait m'attacher, m'empêcher, m'isoler. M'envoyer sur le continent d'à côté et me lacérer pour que j'en crève enfin de mal et de remords.
Non, rien, je ne regrette rien. Ni le mal que j'ai fait, ni la négligence de ma morale : tout ça m'est bien égal.
Je suis frustrée par l'isolement, le manque, le flou. Le reste, je dois avouer que je m'en fous. Je suis pas correcte, limite impardonnée par ma conscience. Mais celle-ci s'est enfuie, elle a fugué, m'a laissée et attend une once de fragilité pour son grand retour.
 
Elle tarde, elle se laisse désirer... Pourtant, sans un mot, elle se montre. Elle me dit qu'elle n'est jamais partie. Que je ne l'ignorais pas même. Simplement que la force de certaines émotions lui avait mis peur et coeur dans la gorge. Elle ne s'y était pas opposée. Elle était restée tranquille, cachée derrière sa sensiblerie. Elle tissait déjà une armure qu'elle seule pouvait concevoir. Elle m'a demandé de l'enfiler. De resserrer les mailles de temps en temps. De ne l'enlever que lorsque la situation se stabiliserait.
 
Et encore, a-t-elle soufflée...
 

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