Armel Job a été votre guide, celui qui vous
a aidée à entrer dans le monde de l’édition : comment s’est passée votre
collaboration ?
J’ai
écrit mon premier roman entre 14 et 16 ans. Armel était le directeur de l’école
dans laquelle j’étais. Je savais qu’il était écrivain, mais je n’avais rien lu
de lui au départ. Ensuite, je me suis dit qu’il pourrait peut-être m’aider.
Quand j’ai eu fini d’écrire Piétinés,
larmes et silences, je ne savais pas quoi en faire. Je lui ai donc envoyé
une lettre à son domicile en lui disant que j’avais un texte sur mon ordinateur
et que j’aimerais être guidée, mais que je ne savais pas du tout comment faire
ni ce qu’il se passait après la publication d’un livre. La semaine suivante, je
suis arrivée dans son bureau et il m’a dit : « Amandine, tu peux me soumettre ton texte et je te
dirai ce que j’en pense et après, s’il est bon, on pourra chercher quelqu’un
pour t’éditer ou t’aider à le retravailler ». C’est comme ça que cela a
commencé. Il m’a donné certaines adresses. C’est grâce à lui que j’ai pu
analyser les premiers contrats que j’ai reçus. Il m’a permis de savoir comment lire un contrat, comment
entrer dans le milieu et comment s’adresser aux personnes de ce milieu. Il faut
savoir que dans le milieu de l’édition, il y a beaucoup de contrats qui ne sont
pas à compte d’éditeur, mais à compte d’auteur. La maison d’édition nous
demande de payer un projet, de payer la fabrication du livre.
Il vous a apporté les bases.
Oui,
il m’a vraiment appris les bases. Il est toujours auprès de moi, mais c’est
quelqu’un de très discret et très distant. Ce n’est pas lui qui va faire le
premier pas. Mais, par exemple, vendredi on était tout les deux interviewés (pour la radio) sur Bastogne parce qu’il y avait un évènement dans l’école dans
laquelle on était. Quand je suis arrivée, il m’a demandé où j’en étais par
rapport à l’écriture. Je lui ai dit que j’avais eu un souci avec un éditeur
l’année dernière alors j’ai eu quelques mois durant lesquels j’avais du mal à
savoir si ce que j’écrivais était bien ou pas. Je suis toujours très indécise
et un brin perfectionniste, ce qui fait que je ne suis jamais satisfaite de ce que
j’écris. Il m’a mis un gros coup de pied au derrière. Donc voilà, il est
toujours derrière moi. Il veille au grain, au fait que je continue là-dedans et
que je ne me laisse pas impressionner par les personnes qu’on peut rencontrer dans
ce milieu-là.
Quand on est jeune, c’est plus difficile
que pour quelqu’un d’autre d’être édité.
Oui,
c’est difficile dans un premier temps parce que les éditeurs ne font pas confiance à une jeune plume. On
pense qu’un jeune auteur ne continuera pas. Ensuite, quand on a l’étiquette de
jeune auteur, on a l’étiquette de quelqu’un qui ne connait rien à la vie et qui
ne se bat pas. Et donc, c’est une bêtise, mais par exemple, pour réclamer les
droits d’auteur, c’est vrai que quand on est jeune, on a du mal à se dire « j’ai
le droit de recevoir mes relevés de compte ». Alors qu’il faut le
demander, il ne faut pas hésiter.
On peut dire qu’Armel Job est un peu comme
« un parrain littéraire ».
C’est
une sorte de parrain littéraire oui. On ne l’a pas qualifié comme ça dans la
presse. Récemment, j’ai été à l’anniversaire de Frank Andriat, qui lui a été
qualifié comme étant mon parrain au niveau de la littérature. Avec lui, c’est
différent, on est plus proche. C’est quelqu’un de très extraverti comparé à
Armel. Il donne très facilement son amitié. On est en correspondance tandis
qu’Armel, il y a une certaine distance, un certain respect. On va dire que
c’est le bon père de famille qui a la main sur l’épaule et qui te pousse un
petit peu quand tu dois te lancer. Donc c’est deux personnes très différentes,
mais qui, à leur manière, sont là pour me guider.
Y a-t-il d’autres auteurs qui vous aident à
avancer dans la littérature ?
D’autres
auteurs non. Mais en foire du livre, etc. je me suis fait pas mal d’amis
auteurs parce qu’on partage une passion. C’est donc plus facile de se comprendre
et de créer une relation. Maintenant, ce n’est pas pour autant que ce sont des
gens qui vont m’aider à progresser. C’est un milieu dans lequel il y a beaucoup
de jalousie. À partir du moment où tu réussis là où quelqu’un a échoué, ça se
passe mal et les relations peuvent s’envenimer. Donc j’ai de la chance d’avoir
Armel Job et Frank Andriat mais je ne vais pas aller chercher des conseils
partout. Je ne vais pas aller demander des conseils, par exemple, à des gens
alors que j’ai reçu le Prix Godefroid alors que des personnes de 50 ans de plus
que moi ne l’ont pas reçu. Mais j’ai deux parrains et c’est très bien !
Recevoir le Godefroid Jeune, c’est une
forme de reconnaissance.
C’est
une forme de reconnaissance oui. Ça fait du bien de recevoir une petite récompense. Tout d’un
coup, les gens nous prennent au sérieux, c’est surtout ça. Parce que, au début des
gens se disaient : « C’est une petite jeune qui commence, mais elle ne
continuera pas ». Et maintenant que j’ai quatre romans qui sont sortis,
les gens apprennent à me faire confiance. Je suis là, j’ai fait ma place et je
la fais encore progressivement. Il faut bien faire avec moi.
Vous êtes jeune et les thèmes abordés dans
vos écrits sont peu communs, ce qui poussent certains à vous comparer à
Françoise Sagan, qui elle aussi était jeune quand elle a publié son premier
roman : comment réagissez-vous par rapport à cela ?
Quand
on m’a comparée à Françoise Sagan, ça m’a fait extrêmement plaisir évidemment.
C’est un grand nom de la littérature. Maintenant, j’espère ne pas finir comme
elle et ne pas être aussi tourmentée qu’elle !
C’est un grand compliment.
C’est
un fameux compliment oui. Je me disais même que c’était disproportionné par
rapport à ce que j’avais fait à ce moment-là. J’en étais à mon deuxième roman
et bam on me colle l’étiquette « Françoise Sagan » ! Ça coupe le
souffle !
Comment choisissez-vous les titres de vos romans ? Est-ce un choix
ou une volonté de l’éditeur ?
Bonne
question ! Je ne sais pas trop. En fait ce sont des jeux de mots que je
faisais quand j’étais ado et que je tenais un blog. J’avais pas mal de monde
qui me suivait et un jour je me suis fait plagier par une fille dans le sud de
la France. Elle avait publié un de mes textes dans un journal. Je l’avais très
mal pris. Toutes les trois semaines, je changeais donc de blog. Seuls les
abonnés recevaient la nouvelle adresse. Chaque fois, il me fallait des titres.
C’étaient des jeux de mots ou des oppositions que je trouvais intéressantes. Prestidigi’saveurs a été le titre d’un
de mes blogs, Tendre démence aussi.
Il y en a d’autres évidemment. Il y en a eu en anglais, mais forcément ça ne
marchera pas de la même façon pour le titre d’un livre en français. Sinon pour L’attente, c’était un titre imposé par
l’éditeur, car il fallait quelque chose de simple et de représentatif pour le
public auquel c’était adressé.
Pour ce roman, il y a eu pas mal de contraintes
à respecter, car il était destiné aux analphabètes.
Oui,
c’était vraiment un défi. Au départ, je n’étais pas certaine de pouvoir
accepter ce projet parce que j’étais en dernière année de régendat. Mais un
professeur m’a proposé de faire d’une pierre deux coups et de réaliser mon travail
de fin d’études là-dessus. Je me suis dit pourquoi pas. C’était très compliqué
parce qu’il fallait retravailler, retravailler, retravailler le texte pour le
simplifier. Moi, dans ma formulation, dans ma façon de faire, je ne suis pas
quelqu’un qui écrit des phrases simples. J’aime bien les tournures poétiques,
les métaphores. Je suis toujours dans l'abstrait, mais ça ne convient pas à des
personnes illettrées. Je devais vraiment m’en tenir au
sujet-verbe-complément. J’ai eu beaucoup de mal, mais c’était agréable de
rencontrer ces personnes-là. Elles qui me guidaient dans ma réalisation. Chaque
fois que j’écrivais une partie du texte, je leur soumettais et je voyais où
elles bloquaient lors de la lecture à haute voix et où elles ne comprenaient pas. Elles m’ont appris
pas mal de choses. C’était intéressant la rencontre entre deux milieux. Moi qui
adore la lecture, l’écriture et qui ne comprends pas comment on peut ne pas
savoir lire et écrire. Et, de l’autre côté, ces personnes qui ont une frousse
bleue de se retrouver en voiture à devoir analyser les panneaux routiers. Je ne
comprenais pas ça et ça m’a permis d’avoir un autre point de vue sur les choses.
C’était contraignant à la base, mais, au
final, c’était quand même une bonne expérience.
C’était très
contraignant. Je crois que plus on a de contraintes et de consignes à
respecter, plus on crée des libertés là où on peut les avoir. Ici, c’était plus
au sein du texte qu’au niveau de la forme. Et l’air de rien, travailler cette
forme-là, cela m’a permis d’évoluer dans ma façon d’écrire.
Il est vrai que ce roman est fort différent
des autres au niveau de la construction des phrases.
Je n’ai pas pris mon
pied en écrivant ce roman-là. C’était un défi, une commande. Je le referais
pour la relation avec ces personnes-là, mais je ne le referais pas pour mon
plaisir d'écrire.
Pour Prestidigi’saveurs aussi il y a eu quelques contraintes à respecter.
Oui, Prestidigi’saveurs il y en avait aussi par rapport au fait d’intégrer
les recettes, qu’on soit dans le cadre du restaurant. Il fallait aussi donner
envie au lecteur de réaliser ces plats-là. Ce n’est pas évident. Je ne me
rendais pas compte que la langue française est très pauvre au niveau du
vocabulaire du goût et de l’odorat. Ça m’a paru interminable à certains moments
de devoir décrire ces plats. Il fallait absolument que je passe par des
métaphores, des images pour faire passer un ressenti.
Il y a, en effet, beaucoup de
métaphores : un magicien, une étoile filante …
Oui. Et pour le gibier, je parle
de la biche que je vois gambader dans la nature. J’ai essayé de passer par les métaphores même si ça ne
représente pas nécessairement la présentation dans l’assiette. Ça représente une
sensation que j’avais au goût.
C’est très réussi, ça donne
envie de goûter. Ça donne faim à chaque chapitre !
Ah tant mieux ! Tu as essayé
des recettes ?
Non non, je ne suis pas très
douée en cuisine donc …
Moi non plus ! En fait,
c’était bien de faire cette expérience-là. On a fait une sorte de vie ma vie.
Olivier Bauche, le chef avec qui j’ai travaillé, déteste lire et il se retrouve
face à moi, qui suis avec mon PC dans son restaurant pour écrire le roman. Moi,
je dois être dans ses cuisines pour essayer des trucs alors qu’il avait des instruments
que je n’avais jamais utilisés. C’était vraiment drôle.
Ce sont deux mondes
complètement différents.
Oui, c’est complètement
différent. Mais d’un autre côté, on s’est rendu compte que pas tant que ça. Ça
reste de la création. Je ne me rendais pas compte que la cuisine était un art. Ça
traite au niveau visuel, au niveau olfactif, au niveau gustatif même pour faire
un mélange de goûts qui va donner une cohérence à l'assiette. En fait, on s’est aperçu avec
Oliver qu’on avait les mêmes folies d’inspiration. Ça lui arrive de se relever
pendant la nuit quand il a une recette en tête et moi, ça m’arrive de me
réveiller et d’écrire une idée que j’ai eue pour la suite d’un roman ou pour un
nouveau roman. Maintenant, il ne faut pas être fainéant et rester au lit parce
que le lendemain matin c’est parti !
C’est un peu comme pour L’attente, il y avait des contraintes,
mais au final c’est une source d’inspiration.
Oui. J’aime les défis et c’était
un défi à réaliser. J’étais très honorée qu’on me demande de participer à ces collections.
Je me dis qu’étant donné qu’on me demandait d’y participer, ça voulait dire que
j’avais une plume qui plaisait et qui pouvait répondre à ces contraintes-là. Je
me disais que si l’éditeur me le demande à moi, c’est qu’il sait que je peux y
arriver. Je crois que les éditeurs croient plus en moi que moi-même j’ai
confiance en moi pour le faire. C’est un peu contradictoire, mais je pense que
c’est cette fragilité qui permet d’aller dans la psychologie des personnages,
dans les sentiments.
Il y a une grande part, dans
les romans, réservée à la psychologie des personnages.
Oui, c’est quelque chose qui
m’intéresse. Je ne sais pas faire sans et c’est pour ça que dans l’album
jeunesse j’ai eu du mal. Je voulais rentrer dans ce que le personnage principal
ressentait, mais les enfants n’en ont rien à faire. Ils n’ont pas des
sentiments bien encrés comme on en a à partir de l’adolescence. C’est important
de se détacher de ça, mais ce n’est pas facile. C’est cela qui m’embêtait par rapport au
prochain roman qui devrait sortir.
Je n’étais absolument pas satisfaite de moi parce qu’il répondait à toutes les
critiques négatives que j’avais eues. Des critiques par rapport au fait que je
suis toujours dans la psychologie, dans les paradoxes des personnages et donc
forcément c’est compliqué. Mais on est tous comme ça. On peut tous changer,
dire blanc ou noir. Ça fait partie de l’âme humaine. On est plein de
contradictions. Une deuxième critique que j’avais eue était que mes
fins sont ouvertes. Je ne dis pas « ils vécurent heureux et eurent
beaucoup d’enfants » ou bien bam, il y en a un qui meurt et l’autre se
suicide. J’ai été énormément critiquée pour Tendre
démence parce qu’on ne sait pas ce qu’Eloïn devient. Mais ce n’est pas à
moi de l’écrire, c’est au lecteur à vouloir continuer l’histoire. Je ne sais
pas faire de fin fermée où tout va bien. C’est comme pour Prestidigi’saveurs, j’ai eu la critique qu’on me dise qu’on reste
sur sa faim. Je trouvais que c’était bien comme fin, qu’on n’avait pas besoin
de savoir la suite, mais qu’on pouvait l’imaginer en fonction de nos ressentis. Et
donc voilà, le prochain roman que j’écris, c’est encore de la psychologie, des choix à faire à certains moments
difficiles ou sur un thème bien particulier. Ma fin est encore une fin ouverte.
C’est la fin imprévisible que le lecteur ne veut pas, mais j’aime bien ça.
C’est difficile. Certains aiment ça, d’autres sont complètement déroutés et me
disent que ce n’est pas plus mal, qu’au moins on ressort du livre avec un
sentiment... J’aimerais bien changer totalement de style et voir ce que je suis
capable de faire. D’un autre côté, je ne sais pas si je pourrais réellement le
faire.
Ne pas mettre de fin fermée
permet de développer l’imaginaire du lecteur, qu’il imagine la suite de
l’histoire...
Oui tout à fait. Je crois que,
maintenant, le cinéma fait beaucoup. Au cinéma, tu sais ce qui se passe à la
fin. Le fait de laisser les choses en suspens actuellement, apparemment, ça ne
conforte pas beaucoup de gens dans la lecture. Beaucoup ont besoin d’être
rassurés, d’avoir une fin heureuse. Et c’est vrai que jusqu’à présent je ne
l’ai pas fait. Enfin pour moi Piétinés, larmes
et silences comporte une fin heureuse parce que je trouve qu’elle s’en sort et
qu’elle fait passer un message d’espoir. Les gens ne le voient pas
nécessairement comme ça. Pour Tendre
démence, oui, c’est clair que ce n’est pas un happy end mais pour L’attente si. Pour Prestidigi’saveurs aussi j’ai l’impression. Je prends très à cœur
les critiques, c’est dans ma personnalité. J’aime bien avoir l’approbation.
J’aime le perfectionnisme. J’aimerais bien faire avec mes failles et essayer de
les combler. Mais d’un autre côté, je me dis que je perdrais peut-être mon
style à essayer de répondre à ce que certains voudraient.
C’est vrai que les romans sont tous
construits de la même façon : avec des métaphores, de la psychologie. Et
toujours une fin ouverte qui laisse l’imaginaire du lecteur se développer.
C’est un peu « la touche Amandine ».
Peut-être oui. J’aimerais bien
que cela devienne ma touche ! C’est vrai qu’à l’heure actuelle, dans les
romans à la mode, ce n’est pas courant. Mais ça me plait de me dire que je
laisse la liberté à tout le monde de choisir sa fin. Mais bon, on ne peut pas
plaire à tout le monde. A un moment donné, il faut que je me le dise !
Les personnages sont souvent confrontés à des souffrances dans les
romans, est-ce un choix ?
J’ai commencé à écrire
quand j’étais ado. Forcément quand on est ado, les sujets polémiques nous intéressent. On aime autant parler
des tabous. J’aime bien ces sujets-là. J’aime parler des choses dont personne
n’a envie de parler, qu’on laisse de côté. La folie, ce n’est pas quelque chose
qu’on aborde facilement. L’inceste est encore tabou dans notre société. Dans Prestidigi’saveurs, j’ai pu mettre ma
petite note en parlant d’une réfugiée et du fait qu’il y a moins de liberté
d’expression dans certains pays. J’aurais pu l’approfondir, mais j’avais une
contrainte de temps qui était de trois mois donc ce n’était pas possible. Les
romans que j’écris sont toujours dans cette optique-là. Ce sont des sujets soit
polémiques, soit par rapport à la justice, à la politique, aux maladies, ... Ce
sont des sujets qui m’interpellent. Je sens qu’on ne nous dit pas tout et ça
m’énerve !
Aborder ces sujets c’est une manière de faire réfléchir le lecteur
non ?
Oui, c’est une manière de me faire
réfléchir moi puis par la même occasion de faire réfléchir les lecteurs.
On peut dire qu’il y a toujours une morale à la fin de l’histoire.
Je ne sais pas si je
suis quelqu’un de moralisateur. Peut-être, puisque dans la nouvelle Sans doute fabuleux, je dis qu’on ne
s’arrête jamais devant un SDF alors qu’il y a des gens qui ont eu une vie tout à
fait passionnante avant leur descente aux enfers. Moi non plus je ne le faisais pas, c’est parce que
j’ai eu cette expérience-là. J’étais seule en résidence d’auteur au Canada. C’était un jour où je ne
voyais personne et où les gens me manquaient. J’ai été chercher une poutine au
marché et, sur le pont, j’ai vu ce gars-là. Je lui ai donné ma poutine. Il m’a
dit de m’asseoir près de lui. Je n’avais pas envie de le faire, j’étais dégoûtée par son apparence, son odeur...
Après, quand j’ai parlé avec lui, je me suis dit que ce n’était pas
normal que je sois dégoûtée alors qu’il a une vie passionnante. Peut-être qu’il
m’a baratinée pendant une heure, mais j’ai voulu en faire un texte, romancé
évidement. J’avais besoin de montrer qu’il y a de la valeur en chaque personne.
C’est ce que j’ai aussi recherché en allant faire une animation littéraire au
centre de détention de Saint-Hubert. Je me retrouvais devant des êtres humains
avant d’être face à des détenus.
En effet, quand on lit cette
nouvelle, on se rend bien compte qu’il était artiste avant d’en arriver là. Ça
fait réfléchir.
Ça fait réfléchir, oui.
J’imagine que vous aimez lire des romans psychologiques.
Vous inspirent-ils pour vos propres romans ?
Oui, j’aime vraiment bien lire les romans psychologiques.
C’est ce qui fait que j’en écris. J’adore Irvin Yalom. Il est psychothérapeute
dans la vie et il a écrit Et Nietzche a
pleuré où il fait toute une analyse du personnage de Nietzche avec ses migraines,
etc. Il a un talent fou de philosophe. C’est un écrivain que je trouve juste
génial. Il y en a d’autres. Tu m’avais parlé de Jacqueline Harpman. J’ai
vraiment adoré son livre Le passage des
éphémères, le fait d’analyser les personnes qui sont sur Terre comme des
gens qui ne profitent pas du moment présent et que, si elles étaient
immortelles, elles se rendraient compte que c’est une perte de temps. Maintenant, certains
de ses romans m’ont plu et d’autres moins.
Aborder des thèmes comme l’inceste et la folie, cela
permet-il de développer davantage la psychologie des personnages, d’explorer
toutes leurs facettes ?
Oui, complètement. Pour ces thèmes-là, on est face à des
dilemmes. Les personnages ont des choix à effectuer. Ce n’est pas une
problématique, un processus de pensée classique.
Comment sont construits les personnages ?
Sont-ils inspirés de personnes réelles, de personnes croisées dans la rue ou
viennent-il de votre imagination ?
Ça dépend. Mais je crois qu’il faut toujours avoir une
personne sur laquelle se reposer. J’ai besoin de penser à quelqu’un parce que
je ne suis pas très fan des descriptions et je n’aime pas me limiter au
physique. Le physique ne m’intéresse vraiment pas. Que mon personnage soit
mince, gros, moche ou beau, je m’en fiche ! Ça manque dans mes textes
d’avoir un minimum de traits physiques des personnages. C’est quand j’ai écrit L’attente que j’ai dû changer ça ;
parce que les personnes illettrées qui travaillaient avec moi voulaient savoir
à quoi ressemblaient Tim et Marie. J’ai donc dû me les imaginer. Dans ce que
j’imaginais, il fallait que je pense à une personne que j’avais croisée
dans la rue. Ils n’étaient pas tout à fait similaires, mais grossièrement je les
identifiais à ces personnes-là. Mais
je ne vais pas dire que des personnes réelles se retrouvent dans mes romans.
Les descriptions physiques peuvent permettre de
s’identifier aux personnages.
Oui, ça rassure certains lecteurs de pouvoir avoir des
caractéristiques physiques et de s’identifier à eux. Maintenant, pour ressentir
ce qu’il y a en chacun des personnages, j’ai besoin de m’identifier à eux
aussi. Les descriptions de L’attente,
je les ai réalisées à la fin. Le personnage, je n’ai pas besoin qu’il soit
incarné, qu’il ait un corps. Donc les descriptions physiques se font d’office à
la fin.
Le personnage principal est toujours une femme, pourquoi ? Ont-elles
toutes une part de vous, vous permettent-elles de vous y identifier d’une
certaine manière ?
J’ai l’impression que
c’est parce que j'en suis à mes débuts. Au début, c’est plus facile d’écrire avec des
personnages auxquels on s’identifie. Je pense que c’est pour cela que j’écris
sous la voix d’une femme. C’est plus facile pour moi de m’identifier à elle.
Mais je me suis impliquée dans le personnage de Néhémie. Il y a des ressentis
que j’ai fait passer à travers lui. Je peux donc écrire à travers un
personnage masculin, je me le suis prouvé dans Tendre démence, mais c’est vrai que jusqu’à présent les personnages
féminins me parlent plus. En psychologie, les femmes sont plus complexes. Je ne
sais pas bien rentrer dans la peau d’un homme, qui a des sentiments beaucoup
plus rationnels. Ça nécessite un esprit pratique que je n’ai pas. Peut-être que
j’y arriverai en m’entraînant... Il y a pas mal d’auteurs qui ont commencé comme ça et ont évolué par
après. Frank Andriat a sorti Amoureuse dans
lequel il écrit sous la voix d’une jeune fille de 15 ans qui tombe amoureuse.
On dirait vraiment que c’est une femme qui l’a écrit. Je lui ai dit que ce
n’était pas possible qu’un homme ait écrit ça, que c’était exactement les sensations d'une fille qui tombe amoureuse à 15 ans. Il me disait que c’est
avec le temps qu’il avait pu travailler sur l’empathie et savoir ce qu’une
personne, à un moment donné, peut ressentir. Je pense que cela va se faire avec
le temps.
Il y a aussi moyen de faire des recherches auprès des gens pour
comprendre le ressenti des personnages.
Oui. Par exemple, pour L’attente, quand j’écris pour Marie, je
n’avais aucune idée de ce qu’une mère qui a un enfant à l’hôpital peut ressentir.
J’ai donc été demander à plusieurs mères. L’instinct maternel est un sentiment
tellement fort que je suis incapable de me le représenter. C’est vraiment par
imprégnation de ce que l’on m’expliquait que j’ai pu écrire et que j’ai pu
passer par tous les sentiments par lesquels une mère passe quand son enfant est
à l’hôpital.
Pour les thèmes aussi il faut faire des recherches. Comme pour Tendre démence où vous abordez le monde
psychiatrique, ce qui ne doit pas être évident.
Oui c’est vrai. Tendre démence, c’est le roman pour
lequel j’ai fait le plus de recherches. On devait faire un travail de fin d’études
en rhéto et j’avais choisi un thème particulier : les moyens psychiatriques d’avant-guerre : la
lobotomie, les électrochocs, etc. Je trouvais qu’il y avait une profonde
injustice de dire à un moment donné que telle personne est folle. Qu’est-ce qui fait
la norme et que telle personne ne répond pas à la norme et doit être
internée ? J’avais besoin d’en parler, d’analyser ce qu’était la folie.
J’ai donc été à La Clairière (hôpital
psychiatrique de Bertrix), j'ai rencontré une neuropsychiatre, ...
Je suppose qu’il a aussi fallu faire des recherches pour le personnage
d’Eloïn qui va de son plein gré en hôpital.
Oui. C’est parce que
j’ai appris que certaines personnes pouvaient demander à être internées parce
qu’elles faisaient une dépression et qu’elles avaient besoin de se reposer et
de s’éloigner un peu de leur famille. Je me disais que ce n’était pas normal.
Il faut être sain d’esprit pour aller volontairement en hôpital. C’est
contradictoire. C’est quand j’ai vu les chiffres (30% des personnes en hôpital
en ont fait la demande) que j’ai voulu écrire là-dessus. J’avais besoin de
comprendre.
Pourquoi avoir choisi des prénoms ambigus pour Tendre démence ? Est-ce en rapport avec
le thème : une façon de montrer le lien entre folie et normalité, la
diminution de la frontière entre les deux ?
J’aime les prénoms bizarres. Ici, je voulais montrer
qu’il y a un fossé entre les deux personnages. Eloïn c’est un prénom breton, Néhémie un
prénom hébreu. Avec leur prénom, on sait qu’au niveau de leur identité ils
n’ont rien en commun. Je voulais montrer que même avec un monde de différence
on peut se rencontrer.
Dans les différents romans, il
y a toujours plusieurs phases, plusieurs niveaux de lecture. Dans Prestidigi’saveurs, par exemple, il y a
les scènes au restaurant et les lettres.
C’est pour moi une façon de
dévoiler l’intrigue d’une manière différente. Dans Prestidigi’saveurs, je voulais faire passer le fait qu’elle
s’invente une vie. Quand elle est avec Thomas, elle veut cacher certaines
choses. Ces choses-là nous sont dévoilées quand elle écrit à sa grand-mère à
qui elle ne peut rien cacher puisqu’elle sait ce que Vika a vécu. Les
différents niveaux de lecture représentent le fait qu’on a différents niveaux
de vie. On ne dira pas la même chose devant ses amis qu’à ses parents ou à des
inconnus. Il y a toujours certaines parties de notre vie que l’on cache à
certaines personnes. On n’avance pas les mêmes arguments en fonction de la
personne que l’on a en face de soi. Je ne connais plus le nom de ce syndrome, mais c’est le fait que l’on a toujours
envie d’aller vers l’autre et qu’on a davantage besoin d’être en accord avec
certains que totalement en désaccord parce que ça nous permet de créer des
liens plutôt que des différences.
Il n’y a pas d’évolution …
C’est important, au sein d’un texte, que le personnage évolue, qu’il apprenne
de ses erreurs. Dans la vie, on n’est pas comme ça, comme ça et comme ça. On
est plein de nuances, de contradictions et ça vaut la peine de le souligner.
On change tous en fonction des
rencontres, des expériences que l’on fait.
Dans Tendre démence, c’est ce que j’ai voulu montrer. Il y a une
personne stable au début, Eloïn, qui est tellement stable qu’elle demande à
être internée ; parce qu’elle sait qu’elle est dans une mauvaise passe. De
l’autre côté, il y a une personne instable, Néhémie. Ils vont se rencontrer et,
à la limite, ça va provoquer un changement et inverser leur caractère. C’est important de se dire qu’on est
tous sur une corde raide et qu’à un certain moment de notre vie, on peut
basculer. C’est important de se dire qu’on est des êtres humains.
On peut remarquer des
ressemblances entre ce roman et Piétinés,
larmes et silences : il s’agit de deux femmes qui ont vécu des choses
difficiles et qui se retrouvent toutes les deux en hôpital où elles rencontrent
un soutien, est-ce volontaire ?
Ce n’est pas volontaire. J’essaye
d’éviter les hôpitaux, mais j’y reviens à chaque fois. D’un autre côté, et
c’est cela qui m’a inspirée, quand j’étais en secondaire, j’ai dû aller
quelques mois en hôpital. J’y ai vécu six mois. J’ai donc dû m’adapter. C’est facile d’écrire sur quelque
chose que l’on connait bien. Une fois que l’on a compris les règles du milieu
hospitalier, c’est simple de le comparer à la vie quotidienne où il se passe plein de
choses et où c’est très difficile de comprendre le cadre. Je pense que j’y
reviens parce que ça fait partie de ma vie.
Dans chaque roman, il y a donc
une part d’expérience personnelle ?
Oui, mais ça je pense que
n’importe quel auteur te le dira. On est obligé de mettre un peu de nous. Face
à une feuille blanche, ce que tu dois
créer vient de toi, de ta vie, de tes expériences. Si ce n’est pas par rapport
à ta vie à toi, c’est par rapport à quelqu’un qui a vécu ça, ça et ça et
que ça te fait réagir. En écrivant là-dessus tu
apprends à te mettre dans la peau de quelqu’un. Ce qui me plait dans
l’écriture, c’est qu’on peut vivre toutes les vies que l’on n’a pas l’occasion de vivre.
Est-ce qu’être professeur de français constitue un
avantage pour être écrivain ?
Oui, j’ai étudié la narratologie, les différentes
structures, … Ca m’a fait évoluer c’est
clair.
L’inverse peut-être vrai aussi. Comment cela se
passe-t-il avec vos élèves ? Etre écrivain, n’est-ce pas un avantage pour
enseigner le français à des adolescents ? Est-ce plus facile de les amener à
une lecture-plaisir ?
Ce que je trouve vraiment bien, c’est que même si je suis
un jeune professeur, je ne me fais jamais chahuter parce qu’ils m’ont vue dans
les médias. Pour eux, en troisième, quatrième ou cinquième secondaire, un écrivain c’est un artiste
intellectuel qui sait tout qui voit tout. J’ai beau leur dire que ce n’est pas rester
devant un PC et se lever à 4h du matin pour écrire, ils ont toujours une image
caricaturale en tête. Ils ont tous un peu des rêves de gloire. Il y en a plein
qui m’ont déjà dit qu’ils avaient écrit des textes. Le fait d’être un
personnage public les interpelle beaucoup.
Est-ce que ça les incite plus à
lire ?
Oui, peut-être. En tout cas, ils
cherchent l’approbation. Ils lisent, ils essayent de bien écrire et d’avoir des
idées originales.
Dans une interview, vous dites que « pour garder la
flamme, il faut faire quelque chose à côté » : vivre de votre passion ne
fait donc pas partie de vos objectifs, vous n’en avez pas l’envie ? Votre
métier d’enseignante vous tient trop à cœur ?
En fait, je trouve ça très triste
les écrivains qui ne font que ça. Leur vie se résume à être devant un
ordinateur à écrire. C’est abominable. A un moment, si tu ne rencontres pas les
gens et que tu ne fais pas d’autres expériences, ça ne va plus, tu ne sais plus
rien produire. Ce que je trouve intéressant en étant professeur, c’est que je
rencontre plein de personnalités différentes dans mes classes. C’est le contact
social qui permet d’éveiller l’inspiration. Le fait de vivre les choses c’est
important. J’aime bien me promener dans la rue et m’interroger sur le problème
quand je vois des personnes qui commencent à s’engueuler. Et au final, on a une
histoire en tête. L’inspiration est partout. Quand je vois les écrivains
prolifiques, qui ont des contrats et qui doivent publier tous les ans, je
trouve ça très triste. J’ai l’impression qu’à un moment donné ça s’effrite. Je
ne voudrais pas être à leur place. Par contre, il y en a qui le gère très bien.
Georges Simenon, par exemple, qui a écrit les romans policiers avec Maigret, a publié 154 romans et 198 nouvelles. C’est de la folie ! Il
convoquait un médecin pour toute la famille pour être certain que personne
n’était malade puis il s’enfermait quelque part dans un chalet loin de tout. Il faisait des séances de promenades le matin et il
écrivait l’après-midi. Je trouve ça fou d’arriver à tenir pendant trois
semaines, trois mois. Je pense qu’une fois qu’on a l’idée, il faut s’imposer
une discipline parce que c’est facile d’avoir l’inspiration, mais c’est
difficile de se mettre devant son ordinateur et commencer à rédiger. On veut
que ce soit parfait, on veut telle tournure de phrase et, au final, c’est un
travail de titan.
Quand on a une idée, ce n’est
pas facile de la retranscrire.
Oui, c’est très délicat. La
pensée va très vite et les mains ne suivent pas toujours. C’est frustrant.
Forcément, on ne peut pas écrire toute l’histoire d’un coup. Et quand tu as
l’histoire qui s’est développée dans ta tête, c’est très difficile.
Il y a une forme de belgitude
avec les lieux, des expressions. Vous souciez-vous d’une certaine
belgitude ?
Les lieux je ne sais pas parce
que je n’en place pas beaucoup. C’est toujours très vague. On pourrait penser
que c’est n’importe où. L’hôpital du Jour
blanc n’existe pas, c’est quelque part. Mais, au niveau des expressions,
oui certainement. Par exemple, dans Tendre
démence, quand elle commence à insulter son Dieu, elle dit « tu as
facile, toi ». C’est typiquement belge. Oui, je me permets des expressions
typiquement belges parce que je revendique ma nationalité belge !
Il n’y a pas de raison de ne
pas en mettre.
Il n’y a pas de raison de ne pas en mettre, non. Je pense
même que c’est délicat, à un moment donné, de faire tout à la française. On
perd une part d’identité. Il y a des auteurs qui remplacent
« déjeuner » par « petit-déjeuner », « souper »
par « dîner ». C’est dommage.
Et pour le choix des éditeurs,
français ou belges cela revient-il au même ?
C’est compliqué, à l’heure
actuelle, d’avoir une place dans les grandes maisons d’édition françaises. Sans
piston, tu n’y arrives plus.
C’est dommage. En Belgique, c’est quand même très intéressant au niveau de la
promotion des lettres, au niveau du service du livre luxembourgeois. Ce que
j’aime chez les éditeurs belges, c’est que c’est familial et convivial. On
vient de la même région, il n’y a pas de prise de tête. J’aime bien le fait de
pouvoir compter sur quelqu’un. Parce que j’ai eu un souci avec un éditeur
l’année dernière, même si c’était un éditeur belge. C’était quelqu’un qui avait
beaucoup d’ambition et qui n’arrivait pas à réaliser ses ambitions et en
faisait pâtir ses auteurs. Travailler avec quelqu’un comme ça, c’est
impossible.
Le premier éditeur était
français. La convivialité, est-ce la raison du changement ?
Ce qui m’a fait revenir, c’est la
distribution. C’était une petite maison d’édition française chez qui la
distribution prenait du temps et il n’y avait pas de promotion du livre en
France. Ça ne me servait donc à rien. Autant être éditée en Belgique et être
bien suivie en Belgique.
Les voyages et expériences en
résidence d’auteur au Canada constituent-ils une source d’inspiration ?
Les voyages sont une grande
source d’inspiration. J’aime
beaucoup voyager. A chaque fois j’écris un carnet de bord. Il y a toujours une
histoire qui en sort. J’ai été au Burkina Faso, au Canada, en Israël,
en Inde. J’ai fait un tour d’Europe en train l’année dernière.
C’est toujours exceptionnel de rencontrer une autre culture et d’essayer
de mettre des mots dessus.
Les ateliers d’écriture
sont-ils aussi une source d’inspiration ?
Les ateliers c’est différent.
Quand on anime un atelier d’écriture, on n’est pas acteur. Je suis là pour
débloquer quand il y a un problème, pour donner une information. Mais je suis
passée par là quand j’étais adolescente. Il y a des contraintes donc tu dois
trouver la liberté où tu ne l’as pas. Dans une contrainte très cadrée, tu dois
savoir quoi écrire et plus tu t’éloignes de toi mieux c’est. C’est ça qu’un
atelier veut montrer et c’est très intéressant.
C’est un moyen d’acquérir de
l’expérience.
C’est un bon point de départ.
Pourquoi collaborer avec les
bibliothèques, quelle est l’importance d’une collaboration avec les
bibliothèques pour un auteur (rencontre, atelier d’écriture, animations
diverses) ?
Les bibliothèques sont un lieu de
rencontre. Travailler avec elles, c’est aller à la rencontre des lecteurs, ce
qui est important pour moi.
Quels conseils donneriez-vous à
ceux qui voudraient se lancer ?
De ne pas hésiter à contacter
plusieurs maisons d’édition et de bien lire les contrats qu’elles proposent.
Mais surtout, et avant tout, de vouloir partager, partager sa passion et son
univers.
Retranscription et interview de Sandra Golinveau (4 mai 2014)
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